
Après le scandale du DieselGate, il est apparu comme une évidence que les méthodes de @ de consommation et d’émissions utilisées en laboratoires n’étaient plus adaptées. En effet, celles-ci, régies sous le mode de fonctionnement dit NEDC, ne reflétaient plus du tout la réalité. C’est pourquoi, à partir du 1er septembre 2017, un nouveau cycle dit WLTP a été mis en place.
Le déroulement du cycle WLTP
Ce nouveau cycle commencera par un test en laboratoire, sur des bancs à rouleaux. Le test s’effectuera à une température de 14°C contre 20 à 30°C auparavant. Par ailleurs, lors de tests en cycle WLTP, le véhicule ne sera que 13% du temps à l’arrêt contre 25% durant l’ancien contrôle. Le test durera d’ailleurs plus longtemps : 30 minutes. C’est 10 minutes de plus que le contrôle NEDC. Quant à la vitesse moyenne, elle passe de 34 à 46,6 km/h et sur une « route » qui passe de 11 à 23 km. Enfin, la vitesse de pointe est de 131 km/h.
Le dispositif RDE : pour plus de réalisme
Pour compléter les tests en labos, un autre dispositif à été mis en place. Afin d’observer des résultats en « conditions réelles », le dispositif Real Driving Emissions « RDE » contrôlera les rejets CO2 et NOx en circulation. Le segment d’étude est réparti en 3 phases : d’abord sur route, puis hors agglomération pour finir sur l’autoroute. L’objectif étant de réaliser une montée progressive de la vitesse pendant 1h30 à 2h. Ainsi, les véhicules rouleront un tiers du temps à moins de 60km/h. Le deuxième tiers sera consacré à des vitesses comprises entre 60 et 90 km/h. Enfin, en haute vitesses, les véhicules rouleront jusqu’à 130 km/h.
Le point important de ce nouveau cycle, c’est que chaque modèle doit être testé pour chaque équipement. Ainsi, les résultats d’un test ne concernent qu’un modèle avec un moteur, une transmissions et des équipements définis. Sur les fiches détaillant les produits, nous verrons donc apparaitre des émissions minimum et maximum plutôt qu’une émission unique. Ces tests seront réalisés par les constructeurs qui auront donc la charge de chiffrer l’impact pour chaque combinaison. Cependant, des contrôles seront effectués par des organismes en charge de l’homologation des véhicules. En France, c’est l’UTAC qui est chargé de ces contrôles.
Le WLTP : un dispositif contraignant pour les constructeurs
Les valeurs obtenues via ce nouveau mode de contrôle sont bien plus conséquentes. Cela rend la tâche difficile pour les constructeurs qui doivent s’aligner rapidement.
Pour les aider, la Commission Européenne autorise les constructeurs à dépasser de 2,1 fois la limite de NOx autorisée, soit des émissions jusqu’à 168mg/km. Elles ont jusqu’au mois de janvier 2020 sur les nouvelles homologations pour être en règle. Pour tous les autres véhicules, la limite est au mois de janvier 2021. Passé ce délai, le taux est rabaissé à 120 mg/km, soit 1,5 fois le taux réglementaire. Les 80 mg/km doivent être atteints pour 2023. En ce qui concerne les particules fines, le seuil est relevé de 50% est sera rabaissé chaque année.
Si le WLTP est en vigueur depuis le 1er septembre 2017, les constructeurs ne devront s’y plier qu’à partir du 1er septembre 2018. Et ce n’est que le 1er janvier 2019 que les données mesurées remplaceront celles du cycle NEDC sur les plaquettes.
Un test bénéfique pour le consommateur
Si ce test est censé être plus proche de la réalité, certains spécialistes restent mesurés dans leurs propos. C’est le cas de Greg Archer, responsable du programme « Véhicules propres » de Transport et Environnement, une ONG européenne évoluant dans le domaine du transport et du développement durable. Il a ainsi déclaré à l’Agence France Presse qu’il « y aura toujours un écart important entre la consommation homologuée WLTP et les performances réelles ». Cependant, ce test reste tout de même un pas en avant vers une automobile plus propre et respectueuse de l’environnement.
En effet, ce test va permettre à terme de voir les chiffres de consommations et d’émissions « réelles » de chaque modèle et pour chaque configuration. C’est donc une initiative bénéfique pour le consommateur qui peut voir plus facilement son impact sur l’environnement. Mais aussi sur son porte-monnaie puisqu’il va pouvoir définir quelle est la vraie consommation du véhicule qu’il regarde.
Enfin, et puisqu’il devient plus contraignant de créer des véhicules polluants, les constructeurs doivent revoir la conception de leurs véhicules. Ce faisant, ils créent des voitures plus propres et donc moins nocives pour la santé des conducteurs. Conduire peut donc rester un véritable plaisir tout en faisant un geste pour l’environnement.
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